Trail de l’Ecir (Cantal)
Tout était parti d’une question innocente (tu parles…, d’Isa et Bruno) juste après l’arrivée du « trail » Les fugitifs « et si cette été nous faisions un trail de montagne de 50 km avec 2 500-3 000 positifs ?? Et là toujours près à rendre service nous sommes quatre à dire « Oui »
Nous voilà donc au printemps en pleine préparation pour ce trail, se retrouvant de temps en temps pour les sorties (25 Bosses, St Cucufa, dimanche matin…) Le fait marquant des semaines précédant notre départ fut l’entorse de Bruno sur sa dernière sortie longue (fatigue…, lendemain de soirée trop arrosée… le mystère subsistera). Plus sérieusement le voilà avec une cheville gauche présentant la caractéristique d’avoir doublé de volume, et après deux semaines de repos, celle-ci ne lui permis pas de courir (je dis bien courir) car notre président au grand cœur participa bien à 100 % à l’aventure en nous trouvant un refuge aux petits oignons, en nous co-voiturant sur place d’une main de maître et en étant présent à chaque ravitos pour nous remonter le moral en effectuant plus de 150 kilomètres dans la journée sur routes de montagnes (Merci M’sieur).
Nous voilà donc après 7 heures de routes au cœur des Monts d’Auvergne à Murat arrivant à notre refuge (http://www.gite-laboudio.fr/), installation dans notre chambre, magnifique pur esprit montagne, Isa et Lolo en bas, les 2 enfants (Bruno, Olivier) en mezzanine. Après une bonne bière locale (à la châtaigne) les pieds dans l’herbe en admirant le paysage nous sommes invités à passer à table. Alors là un dîner d’avant course comme je les aime : La truffade plat typique du coin (pommes de terres sautées, Cantal, Ail) suivit d’un plateau de fromage (Cantal, St Nectaire, Bleu d’auvergne…) avec un petit rouge pour faire couler et pour finir le dessert : fromage blanc monté en mousse avec de la crème fraîche + salade de fruits maison. Et comme nous sommes des gens sérieux une petite infusion de mamie « nuit câline » pour les connaisseurs…(euh non pardon « nuit calme »).
Et la course dans tout ça…… ok, couchés 22h30, levés 5h30 dimanche matin nos Camel back préparés, bourrés de gels tous plus efficaces les uns que les autres, on part quand même pour 7h15-9h15 de courses sur les pentes du Plombs du Cantal et du Puy Mary.
Départ de Murat 900 mètres jusqu’à Dienne 1050 mètres (400 m+, 300m-), 1er ravito après 12 km (Bruno est présent avec le sourire nous aussi), passage de col de Serre 1 335 m (700 m+, 400m-) en suivant le GR 4 jusqu’au Puy de Niermont 1 620m puis redescente jusqu’au col de Serre pour le 2 ème ravito après 26 km de course (Bruno est toujours présent avec le sourire, nous un peu moins on sent que les choses sérieuses vont commencer).
Col de Serre 1 335 m – Le Lioran 1 238, 800 m+, 300m- en passant par Peyre Arse 1 800 m (point culminant de l’épreuve) sur lequel sera décerné le grand prix de la montagne. En haut de Peyre Arse, Isa est bien loin devant nous je suis avec Lolo jusqu’ici mais n’acceptant plus aucune alimentation solide et liquide je suis vraiment dans le rouge et Lolo part donc devant pour faire sa course et je ne peux donc que le suivre de bien loin et décide de gérer difficilement, très très difficilement, pour finir au mental. Arrivé au Lioran, 37 km, barrière horaire à 14h soit après 6h30 de course je passe juste avec seulement 30 minutes d’avance sur le temps mini, le principal est là je ne serai pas éliminé suite à cette fichue barrière horaire. Isa, vous le pensez bien est déjà passée depuis longtemps ainsi que Lolo qui m’a impressionné sur cette épreuve (la prépa Le Floch fait ses preuves, la mienne vous l’avez compris, bien moins). Je retrouve au ravito Bruno, à voir sa façon de me regarder et de me parler je sens que de l’extérieur mon état l’inquiète lui et les secouristes ; depuis plusieurs heures seule l’eau plate passe, il reste 13 km que je ferais en 3h15… Je repars pour 600 m +, 1 100m-, en passant par la Sagne du porc, 1 716m, une montée, comme toutes, superbes, mais qui vous rappelle très vite que nous ne sommes que des petits Franciliens confrontés à de vrais montagnards. Pour finir je décide de faire une halte de 15 minutes, vomis, boit une gorgée d’eau assis sur un rocher, et là mon Lolo apparaît face à moi, il vient de se tromper de sentier et s’est rallongé de 20 minutes, en colère après lui-même (on connaît son petit coté ronchon qui lui donne tout son charme) il file et continue sa route. J’arrive au sommet de la Sagne du porc, superbe les estives sont à nos pieds, vue superbe. Il reste 12 km que de la descente, bonjours les cuisses, au dernier ravito 44 éme mon état doit être de plus en plus inquiétant les secouristes veulent m’arrêter et me ramener en véhicule de secours, s’ensuit quelques échanges verbaux musclés (et oui j’ai mon petit caractère) entre des montagnards et un orteil fier de ses couleurs avec 9h de courses dans le buffet qui sauf éventuellement après avoir perdu les 2 jambes, aurait peut être envisagé l’abandon (le traileur orteilleux est dur au mal), cette anecdote méritera d’être relatée après un bon repas bien arrosé. Remonté comme une pendule je terminei les 6 derniers kilomètres pour finir ce superbe trail en 9h15 après m’être égaré dans le village d’arrivée en ajoutant 1 km.
Bravo à Isa avec 7h28 de course, montant sur le podium et nous permettant de déboucher le champagne le soir à l’apéro, Lolo en 8h15 s’est révélé sur cette course à lui-même, car nous, nous n’avions aucun doute sur ses capacités, et moi même en 9h15 qui a pris son pied dans ces montagnes absolument superbes. Et évidement la présence de notre président Bruno qui sans cette entorse aurait participé, et tout au long du parcours a été notre Saint Bernard, notre phare…
Très beau trail de montagne nous permettant de découvrir le lac de Glory, Le puy de Niermont, Peyre Arse et la Sagne du porc.
Les très belles photos de Bruno seront bien plus parlantes que du texte et nous permettent d’envisager une autre aventure dans le même style dans les mois à venir.
8 commentaires
Anonyme · 26 août 2008 à 9:48 pm
Ben alors là Bravo à tous les 4.
Génial vos photos + vidéo.
Super votre week end , belle équipe , belle course à faire si j’ai bien compris.
Fred Pontier / coureur Dunes.
LoLo · 26 août 2008 à 1:42 pm
Que dire après un si brillant texte ? Tout est relaté à la minute près avec brio. Ah bon je suis ronchon ? Faut dire que 100 m de dénivellé en plus, y’a de quoi.
Je confirme pour le mélange à boire d’Isa. Donc peu de courbatures pour moi aussi.
En tout cas un grand merci à 2B pour sa présence et son soutien et ses photos.
isa · 25 août 2008 à 4:42 pm
Tu sais bien Alain, que je ne carbure qu’à l’eau et sans manger PENDANT les courses….après et avant, c’est autre chose !!
Ceci dit, j’avoue que pour du très long comme à l’Ecir, je mets du glucose nature avec de la saint Yorre dégasée dans une poche à eau, et de l’eau nature dans l’autre….
Très belle course, je vous la conseille.
Michel, ce n’est pas la difficulté qui est là qui déprime, c’est surtout le fait de ne pas pouvoir courir dès que ça monte , même très peu !!!!alors qu’on le ferai d’habitude sur de petites distances.
Mais pas de courbatures pour moi !!!
A bientôt pour un nouveau défi.
Isa
Anonyme · 29 juillet 2008 à 7:13 pm
Je suis tombé sur votre blog par kikourou.com. Je suis un des organisateurs de la Voie de l’Ecir.
Nous savions notre course dure, et nous admirons votre courage. Bravo pour ce reportage, vos photos et merci pour ce temoignage.
J’ose à peine dire à bientôt, mais je sais que le trail est une drogue dure et je ne désespère pas de vous revoir à Murat pour une prochaine édition.
Serge.
woep92 · 29 juillet 2008 à 11:53 am
Bel exploit et quelle aventure merveilleusement racontée par notre valeureux Olol !… Super aussi les photos de « vacances », ça donne envie d’aller y faire un tour. A bientôt.
Bruno Ba · 24 juillet 2008 à 1:16 pm
On attend le reportage sur Marvejols-Mende avec impatience…
Tu as raison Michel, on a déjà en vue des projets pour la suite de l’année, on en parlait dans la voiture au retour (la fatigue intellectuelle se dissipe vite…). Peut-être la SaintéLyon bien que le coté populo fasse réfléchir. Il y a d’autres possibilités entre 45 et 51km…à suivre et à discuter !
Je rassure mon fan club, 2 semaines de kiné et je reprends l’entrainement, ça va chauffer !!
(Alain, rassure toi les bidons ont été controlés…rien d’illicite même si le tour de France était passé par là il y a peu).
Michel · 23 juillet 2008 à 8:46 pm
Alors là, respect! On a même pas envie de faire de l’humour, qui pourrait être mal perçu, quand on réalise ce que cela a dû représenter pour nos 3 lascars (et leur coach). 50km avec 2600m de D+, c’est du lourd!
Le même jour, j’étais en Lozère sur le Marvejols-Mende avec Jean-Pierre, « seulement » 22km avec 600m de D+. Je m’en suis sorti honorablement, mais 2 jours après je suis encore cassé et bien + fatigué qu’après un marathon en plaine en 3h. Obligé de descendre les escaliers à reculons (on ne rigole pas dans les rangs). Je ne sais pas comment j’en aurais fait 2,5 fois plus!
Reportage à venir quand j’aurais récupéré les photos faites par un autre copain.
Bravo encore, on va pouvoir monter une équipe de choc pour la Saintélyon cet hiver (64km et seulement 11500m de D+).
Anonyme · 23 juillet 2008 à 5:59 pm
Evidemment,
ça fait du bien de voir ces photos. ça me rappelle les vacances.
Très belle plume d’Olivier pour ce long reportage et saluons la performance de vous trois.
Une question à Isabelle, qui sur un ravitaillement fait le plein à partir d’une bouteille d’eau. C’est bien Isa, on ne voit pas la marque de la bouteille, mais après, hors reportage, tu marches à quoi ?
Pas à la Vittel tout de même.
Mention spéciale pour Olivier et son abnégation. Lolo, tu n’as pas l’air de forcer non plus dis-donc !
Enfin merci à Bruno pour ces quelques minutes de rêves en photos et vidéos.
Bonnes vacances.
Alain Du
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