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Eco trail de Paris : Proposition indécente suite et fin.

Et bien vous souvenez vous le 18/09/08 je me permettais de vous proposer d’occuper vos longues soirées hivernales par de belles sorties de courses à pieds. Figurez vous que 4 orteils (Bruno (le grand) Bruno (le petit), Jean-Pierre (le baroudeur) et Jean-Claude (la pile duracelle) décidèrent de se joindre à moi pour cet éco trail 09 de Paris.
Après avoir respecté de longues semaines d’entrainements rigoureux et de privation en tout genre (menteur va…) nous voilà unis comme les 5 doigts de la main à 12h15 au départ de ce trail, samedi 14/03/09.
Pour ma part cette distance m’était encore inconnue et je décidais donc de partir doucement tout en me laissant une marge de sécurité à chaque barrière horaire, soit 45 minutes.
La première barrière horaire était située au 21 km à Buc, je m’y présente à 14h15 avec une avance confortable de 1 h 15 sur la barrière horaire. Là se trouve donc un ravito extra (salé, sucré et tout le toutime), musique, enfants de l’école assurant l’animation. Je décide donc d’appliquer ma ligne de conduite aux ravitos à la lettre : 20 max d’arrêt (5 minutes pour choisir mon ravito suivi de 15 minutes d’étirements-repos assis au sol afin de remettre les gambettes en ordre de bataille). Question ravito le ptit dej étant loin et ma vitesse lente donc pas de pb de digestion), je me lâche. Et voilà la main droite qui attaque le fromage, la gauche qui enchaîne sur le saucisson pendant que l’œil droit repère une banane isolée et le gauche s’en prend à une orange. Après ces victuailles englouties je repars et quitte Buc pour rentrer aussitôt en foret par des sentiers très sympas.
Concentré sur la recherche d’une foulée la plus économique possible, j’entends un bruit de feuillage sur ma droite en contrebas et aperçois un cerf ne cherchant pas à fuir, mais plutôt me faisant une démonstration de foulées bondissantes me rappelant à la dure loi de la réalité : ici le roi de la foulée économique c’est bien lui…et disparaissant en un clin d’œil (de biche).
Après ce moment de plaisir les choses sérieuses commencent, effectivement suivi 30 bornes de montagnes russes (et voilà que j’monte, que j’descend et que je remonte et je redescend, pas 2 mètres de plat à travers cependant de superbes forêts. La tactique était simple tenir jusqu’au 50 km, arriver à celui-ci avec toujours mes 45 minutes d’avances sur la barrière horaire pour avoir 15 minutes de ravitos + 30 d’avances sous le coude. A l’approche du 50 km dans le dur une charmante bénévole m’indique tout sourire « ravito à 800 mètres », tu parles 800 mètres… plutôt 2 milles. Bref au sommet d’un raidillon de 200 mètre voilà que se présente à moi les lumières, la musique, les bénévoles (adorables) du 50 km, j’y suis à 19 h. Toujours ma tactique : je décide de prendre 25 minutes de pose : ravito (fromages, jambon, banane + soupe), assis dans l’herbe, j’ai froid enfile mon coupe vent que je réservais pour la nuit, place ma frontale (avant qu’il fasse complètement noir c’est plus facile) m’énerve après ce p… de dossard que je n’arrive pas fixer, le bouchonne et le fourre dans un poche. Calme toi mon garçon et étire toi les crampes sont là. Mon téléphone sonne ,c’est Jacques qui prend des nouvelles (1 heures avant je voyais tous les gars au téléphone avec je ne sais qui, cela me faisais sourire de voir des purs et durs chercher du réconfort au tél… et bien maintenant c’est moi qui y suis et super content que les copains pensent à nous, même si j’ai surement été plutôt binaire au téléphone cela boost son gaillard. L’organisation à vraiment bien fait les choses sur ce ravito : très bien fourni, musique, et même des jongleurs de feu, dans le noir super !!.
Je quitte à 19h30 le ravito, barrière horaire 20h, tout va bien. Commence pour moi l’inconnu le trail de nuit. Dés les premières foulées, le bonheur, je me retrouve seul en forêt avec comme unique champ de vision les 4 mètres carrés de lumière produit par ma frontale, et une sensation de liberté extraordinaire (la forêt à moi seul, l’impression de vivre pleinement ma modeste aventure) les bruits de la forêt sont là, là nature, son calme, sa sérénité m’envahit, la civilisation est loin quel bonheur !!
Le prochain ravito est dans 13 km au 63 km. On arrive sur Jardy, un bénévole m’indique que le ravito du 63 km est dans 1 km je trottine à 7 à l’heure aperçois les lumières du ravito regarde la pendule qui indique 21h, barrière horaire 22h super. Je retrouve l’ambiance d’un ravito nocturne, hors du temps, en petit comité, j’ai même l’impression que l’on parle à voix basse pour par casser l’ambiance, quand les regards se croisent ils se disent « ou va aller au bout ». Les gars avec qui je me trouve, comme moi, ne jouent évidement pas le chronos, on est là pour vivre notre truc à nous, la voir briller la dame de fer. J’avale une soupe en échangeant quelque mois avec un Belge qui m’indique qu’un ami l’attend à l’arrivée avec un pack de Leffe, forcement un bon gars…
Je quitte le ravito vers 21h20 (barrière horaire 22h, toujours ma marge de 30 minutes) commence sérieusement à penser que je vais finir il reste 17 km , Bruno (notre président chéri) m’appelle, m’indique qu’il a abandonner au 50 km comme Bruno Bernard) juste, juste, pour les barrières horaires, malade la semaine précédente, comme on se l’avait dit rdv à la Tour Eiffel , il m’y attendra (je lui avait promis des ptites touristes japonaise en tenue d’écolières). Direction le 70 km, 7 km plus loin j’y arrive à 22 h 15 me pose avec un bol de soupe on est vraiment pas nombreux, les bénévoles chaleureux, il n’y a pas les bénévoles d’un côté et les participants de l’autre : on est ensemble sur « notre eco trail » (j’aimerais maintenant connaître l’ambiance des ravito-bivouacks d’une course à étapes dans le désert, Jean-Pierre fais moi rêver).
Et ben voilà mon cœur tendre prend le dessus, j’appelle ma chère et tendre et lui dit qu’il me reste 10 bornes en 2 h30 max ça va passer, elle prend la voiture embarque notre petite louloute direction la Tour Eiffel. J’appelle aussi mon pote Bruno Ba, envies de partager, après ses 50 bornes il m’attend à l’arrivée comme promis, avec la patience et la gentillesse qui le caractérise. Les 10 derniers km se font sur les quais évidement la partie la moins sympa du parcours je chemine avec un couple le mari non voyant lié par (l’amour j’en suis certain) une corde au poignet à sa femme, pendant 80 bornes en 12 h 30 comme moi. Leur exemple me fait ravaler toutes mes plaintes, gémissements que j’ai osé émettre sur ce parcours chapeau bas.
Je monte sur le pont face à la Tour Eiffel Bruno Ba est là tout sourire me prend dans ses bras (c’est beau 2 hommes qui se laissent aller…putain Bruno je suis content que tu sois là, partage toujours partage !)
Je fais bien quelques clowneries sur le podium sur lequel on doit passer avant d’attaquer les 365 marches restantes. Mon dieu c’est dur 220, 314, et voilà le chronos 12 h25 d’efforts, d’EMOTIONS, pari gagné.
Je redescends retrouver femme, enfant, Bruno, Philippe (Chambert) est là comme promis il voulait venir nous chercher et a été fidèle au rdv avec sont petit bonhomme. Et figurez vous que Philippe va se transformer en Saint Bernard… Bruno, Philippe, sont ptit bonhomme partent à pied en direction de la voiture de Philippe, ma chère et tendre, notre fille et moi montons dans notre voiture et voilà pas qu’au moment de démarrer (précision il est 1 h 30 du matin, après 80 bornes de plaisanterie) la seule chose que ma voiture trouve à me dire c’est « vlou, vlou, vlou » batterie à plat !!!! J’appelle Bruno et Philippe qui par chance avait des pinces de batterie dans sa voiture, nous voilà donc frontales replacées têtes dans le moteur (au milieu des vendeurs de Tour Eiffel et autres touristes à chercher comment placer ces fichues pinces , mes jurons rythmant la manœuvre s’accordant parfaitement avec la patience et la gentillesse de Bruno et Philippe… Bref les vlou, vlou de tout à l’heure laissent place à un vroum vroum qui me fit retrouver le sourire.
Et voilà que s’achève une grosse journée pleine d’efforts, d’émotions, de partages entres copains orteilleux.

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